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Avril 2017
Le
temps a filé, Saint Lazare Vegas a vécu une première vie au
Théâtre Essaïon. Elle sera racontée plus tard, à l'orée d'une
autre étape.
Ce
blog reprend pour s'essayer à la critique écrite. Le collectif
Impatience a proposé un temps des critiques performées; c'était à
chaque fois des aventures passionnantes. A défaut de continuer sous
forme de performance, l'écriture fera l'affaire.
JARDINS
SUSPENDUS de Camille DAVIN au théâtre de Belleville.
Le
synopsis
Jardins
suspendus
raconte l’histoire d’un homme qui s’échappe. De lui-même,
de son passé. C’est un « johatsu », un évaporé comme on dit
au Japon. De ceux qui partent sans rien dire.
Il arrive
à Paris et erre dans la ville à la recherche de lui-même mais
il est poursuivi par ses pensées et les voix de ceux qu’il a
laissés. À Paris, il suit une femme et arrive dans un cours de
peinture où trois femmes peignent. Il devient modèle pour le
cours et objet de toutes les attentions. La trace du pinceau relie
ces êtres entre eux, vestige de ces moments suspendus, hors du
temps, gagnés sur la mort.
Ce
spectacle mélange théâtre et dessin en direct.
Camille
Davin était venue à la Métive quelques jours pendant l'été 2015
pour écrire une partie de son spectacle; elle y avait reçu un
accueil chaleureux du village de Moutier d'Ahun et notamment de son
maire Jean Claude Trunde qui lui avait ouvert la porte; elle en garde
un bon souvenir. Le texte reçu déjà bien avancé qui accompagnait
sa demande était plein de promesses. Elles sont tenues dans le
spectacle.
Le
spectateur y suit chaque personnage dans son chemin intérieur, sans
jugement. L'évaporé sert de révélateur à chacune autant qu'elles
le révèlent tour à tour à lui-même . Les quatre personnages
reprennent consistance sous nos yeux, avec finesse, très bien
accompagnés par un musicien et le dessinateur. Le tout forme une
toile vivante qui se construit le temps du spectacle. Même les
esquisses de personnage secondaire y sont regardés avec empathie.
Superbement
servi par les comédiens et la simplicité de la scénographie, le
texte nous parle au creux de l'oreile, sans tapage, de nos choix, des
ruptures, de la perte, des histoires quotidiennes nouées et dénouées
qui font le sel de nos vies. Comment se reconstruire?
Jardins
suspendus
possède cette qualité rare de nous faire regarder à niveau, sans
ironie, les relations créées sur le plateau. Nous y sommes conviés
sans y être dirigés vers une pensée établie par avance.
Texte
et mise en scène Camille
Davin
Avec Romain
Blanchard, Jana Klein, Esther Marty Kouyaté et Daniela Molina
Castro
Musicien
Léo Flank
Live-painting Fumihiro
Ueoka
Scénographie Camille
Olivier
Lumières Jimmy
Boury
Vidéo
Camille Entratice
Assistanat
à la mise en scène
Léa Pheulpin
Production Compagnie
ia
Avec
le soutien de
la Spedidam et d'Arcadi Île-de-FranceAvec
le soutien à la résidence
de la Friche/Amin Théâtre, de la Ferme du Buisson et de Mains
d'Œuvres
Remerciements
à l'Association À l'Avenir et à Monika Seidel Moreau